COLLOQUES

Objets de l'exil
20, 21 et 22 novembre 2008
Université de Montréal

Temporalités de l'exil
15, 16 et 17 février 2007
Université de Montréal

Éloge de la créolité : 15 ans après
23 septembre 2006
Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Penser le nomade aujourd'hui
16 et 17 novembre 2005
Université de Montréal

Femmes et exil : figures et pratiques
10, 11 et 12 mars 2004
Université d'Ottawa

Approches de l'outre-langue
23 et 24 mars 2003
Université de Montréal

Les nouvelles figures de l'exil
70e congrès de l'ACFAS
Université Laval
13 et 14 mai 2002

Poésie, terre d’exil
Rencontres internationales avec Salah Stétié
5, 6 et 7 novembre 2001
Maison de la Culture Côte-des-neiges


 
 
FEMMES ET EXIL : FIGURES ET PRATIQUES
 
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L’exil, on le sait, est expulsion d’un lieu ou interdiction de séjour ; il peut également être éloignement, séparation volontaire, comme en situation de guerre. Dans tous les cas, il est empêchement d’être là où on désire être, là où on pourrait être. Ce " là " loin de se réduire à un lieu, peut être un moment, une communauté, une langue, un espace de résonance intellectuel, politique, affectif, etc. En ce sens, l’exil peut être intérieur : en soi, ou extérieur : autour de soi. Il rejoint, le plus souvent, l’un et l’autre univers de manière à habiter l’être déraciné, à dépayser l’être colonisé.

Cet appel de textes concerne l’expérience exilique des êtres humains catégorisés “ femmes ” non pas en tant que ces personnes seraient différentes des humains catégorisés “ hommes ”, mais en tant qu’elles sont d’emblée privées de la possibilité d’être pleinement. Dès la naissance, les femmes subissent une ségrégation conceptuelle en ce que la naturalisation des classes de sexe masque une domination (le masculin/universel l’emporte sur le féminin/paticulier) et annonce leur ségrégation matérielle (pour les femmes la division du travail signifie travail gratuit, double journée de travail et travail moins bien payé, donc pauvreté). À cette double ségrégation s’associent à divers degrés selon les cultures : une réification (“ soit belle et tais-toi ”), un isolement (la domestication), des menaces (le harcèlement sexuel, le viol, la violence conjugale), des contraintes (l’hétérosexualité, la maternité, l’altruisme communautaire — lorsque ces “ modes d’être ” sont forcés), ainsi que la négation de lieux d’épanouissement et d’autonomie (l’accès limité à l’éducation, sinon à des postes de haute direction).

Ce colloque veut rappeler que les êtres humains catégorisés “ femmes ” sont, du fait de leur traitement en régime patriarcal ou hétérosocial, déjà exilés. Il veut surtout rendre compte des stratégies utilisées pour surmonter cette condition exilique première à laquelle peut s’en ajouter une seconde ou même une troisième dans un monde ou génocides, guerres, conflits, fondamentalismes, etc., sévissent comme jamais. Ouvert à toutes les approches, il aura lieu à l’Université d’Ottawa du 10 au 12 mars dans le cadre d’un événement interdisciplinaire portant également sur l’expérience exilique des femmes. Cet événement est organisé par les groupes Poexil de l’Université de Montréal et Soi et l’Autre de l’Université du Québec à Montréal, ainsi que par Dominique Bourque de l’Institut d’études des femmes, et Aïda Kaouk du Musée canadien des civilisations.